Prix Nobel de littérature 1982, l'un des plus grands écrivains du XXe siècle, est mort à son domicile de Mexico jeudi 17 avril. Il était âgé de 87 ans. Présidents, écrivains et célébrités ont rendu un dernier hommage au Prix Nobel colombien de littérature, mort jeudi à son domicile de Mexico.
Ce 8 avril, l'écrivain se trouvait dans un état de santé "très fragile" dans sa maison de Mexico. il avait quitté un hôpital de la ville de Mexico dans un état qualifié de "délicat" après huit jours de traitement pour une pneumonie. Le quotidien mexicain El Universal, citant des "sources dignes de foi", avait indiqué que le cancer lymphatique dont avait été victime l'écrivain il y a quinze ans était réapparu et s'étendait maintenant au poumons, aux ganglions et au foie. Selon le journal, la famille et les médecins avaient conjointement décidé de ne pas soumettre Garcia Marquez à un traitement oncologique, mais de lui prodiguer des "soins palliatifs" à domicile.
Le président colombien, Juan Manuel Santos, a annoncé un deuil national de trois jours lors d'une brève allocution solennelle à la télévision. Le chef de l'Etat a également donné l'ordre de «mettre le drapeau en berne dans toutes les institutions publiques». «Nous espérons que les Colombiens feront de même dans leurs maisons», a-t-il ajouté. «La Colombie entière est en deuil, puisqu'est parti le compatriote le plus admiré et le plus aimé de tous les temps, a commenté M. Santos. Il a été, et je n'exagère pas, le Colombien qui, dans toute l'histoire de notre pays, a porté le plus loin et le plus haut le nom de notre patrie». Le président colombien a enfin salué l'oeuvre de l'écrivain. «Pour nous Colombiens, Gabo n'a pas inventé le réalisme magique (NDLR. appellation déisgnant le style de Garcia Marquez), il a été son plus grand illustrateur dans un pays qui représente lui-même le réalisme magique. Un pays qui combine la joie et la douleur, la poésie et le conflit», a-t-il affirmé.
En une phrase, El Pais résume ce que tous les écoliers hispanophones savent de lui :
« Il est né à Aracataca et fut le créateur d’un territoire éternel appelé Macondo, où cohabitent imagination, réalité, mythe, rêve et désir. »
Son plus célèbre roman, « Cent ans de solitude », est paru en mai 1967. Mais c’est sur le terrain du journalisme que son talent s’était construit. L’un de ses plus beaux texte, « Récit d’un naufragé », avait été publié en vingt épisodes dans le quotidien de Bogota, El Espectador, en 1955.
« Toute ma vie, j’ai été un journaliste. Mes livres sont des livres de journaliste, même si cela se voit peu. Pourtant, ces livres sont plein d’investigations et de recoupements d’informations, de rigueur historique, de fidélité aux faits, qui dans le fond sont des grands reportages romancés ou fantastiques, mais dans la méthode de recherche et de maniement de l’information et des faits, sont du journalisme », écrivait Gabriel García
Aîné de onze enfants, Gabriel José de la Concordia Garcia Marquez est né le 6 mars 1927, à Aracataca, un village perdu entre les marigots et les plaines poussiéreuses de la côte caraïbe colombienne. Son père y est télégraphiste.
Juste après la naissance de Gabriel, son père décide de devenir pharmacien, en autodidacte. En 1929, il quitte Aracataca en compagnie de sa femme. Le garçon sera élevé par ses grands-parents, dans une maison transformée aujourd'hui en musée.
A huit ans, il part rejoindre ses parents qui l'enverront en pension chez les jésuites dans la ville de Baranquilla, puis à Bogota. Il publie ses premiers écrits dans la revue du collège. Baccalauréat en 1946, études de droit- vite abandonnées - et premières collaborations dans la presse : c'est en tant que journaliste que Garcia Marquez entre dans la vie publique. Lectures classiques : Kafka, Joyce, Virginia Woolf, Faulkner, Hemingway… Mais les influences ne jouent que sur la forme. Le fond, ce sera l'impalpable, le culte du surnaturel, des fantômes et des prémonitions transmis par sa grand- mère galicienne quand elle se levait la nuit pour lui raconter les histoires les plus extraordinaires de revenants, sorcières et nécromanciennes. Ainsi Marquez s'insère-t-il naturellement dans un courant littéraire hispanique et latino-américain incarné par Alvaro Cunqueiro, Miguel Angel Asturias et Alejo Carpentier: le réalisme magique ou le réel merveilleux.
Installé au Mexique depuis 1961, avec des périodes de séjour alternées à Cartagena (Colombie), Barcelone (Espagne) et La Havane, Garcia Marquez vivait depuis plusieurs années retiré de la vie publique et lors de ses rares apparitions n'avait fait aucune déclaration à la presse.
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