Cette réélection s'est déroulée en un temps record, puisqu'elle a été acquise par acclamations. Si les 33 membres actifs de l'Organisation ont ainsi approuvé à l'unanimité la candidature de José Miguel Insulza, c'est sans doute avant tout parce que l'ancien ministre socialiste chilien n'avait pas de rival dans cette compétition.
Une circonstance que certains Etats américains ont interprété à son avantage, mais pas tous. L'ambassadeur vénézuélien, par exemple, y a vu le signe d'un prestige en baisse pour une organisation qui se vante d'être l'institution régionale la plus vieille du monde, mais qui voit depuis quelques années son autorité contestée par toute une nouvelle génération de leaders latino-américains, qui refusent la suprématie des Etats-Unis. Etats-Unis sont omniprésents à l'OEA qui, non contente d'avoir son siège à Washington, est aussi financée pour moitié par ce seul pays.
On a donc vu ces derniers temps les structures concurrentes se développer au sud du continent, la dernière en date étant le Forum latino-américain créé en février à Cancun. Ajoutée à cela, la récente crise du Honduras, dont la médiation de José Miguel Insulza n'est pas venue à bout, n'a pas contribué à redorer la blason d'un secrétaire général qu'Hugo Chavez en particulier n'hésite pas à malmener verbalement. Quoique le Chilien puisse tout de même se targuer d'un résultat non négligeable, puisque Cuba a été autorisé, après des décennies de suspension, à rejoindre les rangs de l'Organisation, ce que l'île communiste s'est pour l'instant bien gardée de faire.