02.07.09 - 11:31

Le gouvernement transitoire issu du coup d'Etat de dimanche repousse l'ultimatum de l'OEA, l'Organisation des Etats Américains. Il affirme aussi qu'il n'y a rien à négocier avec Manuel Zelaya et l'Organisation des États Américains.

Outre le couvre-feu, prolongé jusqu'à la fin de la semaine, les principales libertés sont suspendues et les médias réduits au silence.

Le président renversé, Manuel Zelaya, voulait rentrer aujourd'hui dans son pays avec un délégué de l'OEA. Il a reporté son retour à dimanche, en invitant la population à la désobéissance civile.

"Ceci n'est pas un coup d'État". C'est ce que répète le président par intérim, Micheletti, le président du parlement installé au pouvoir dimanche après l'arrestation par l'armée et l'expulsion au Costa Rica du président Manuel Zelaya.

Manuel Zelaya est allé tout d'abord au Nicaragua puis à New-York et à Washington. Il a reçu l'appui de l'ONU, de la communauté internationale, de l'alliance bolivarienne pour les Amériques et de l'OEA, l'Organisation des Etats Américains. Celle -ci avait donné au gouvernement usurpateur un ultimatum de 72 heures pour rétablir le président dans ses fonctions.

Mais hier, le président par intérim Roberto Micheletti a répliqué: il n'y a rien à négocier. Manuel Zelaya peut rentrer. Il sera jugé pour ses crimes, il pourra sortir libre, briguer un poste de député ou de maire de village. Et d'affirmer que c'est manuel Zelaya qui a créé la situation de crise.

Voilà pour la manière formelle dont le pouvoir issu du coup d'Etat essaie de présenter les choses. Mais le reproche de fond, c'est le virage à gauche du président Zelaya. Elu avec les voix des conservateurs, fin 2005, il a rejoint le camp d' Hugo Chavez, le président vénézuelien.

Manuel Zelaya a reporté son retour à dimanche. Au Honduras, des manifestations ont fait 18 blessés dans les rangs de la police et 276 parmi les partisans du président déchu. Ils tentent de manifester malgré l'état d'exception.

La Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement ont suspendu leurs prêts au Honduras en attendant un éclaircissement de la situation.

Ceci peut avoir des conséquences importantes pour ce pays très pauvre d'Amérique centrale.

(M.S. avec Françoise Nice)

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